CIG Magazine N°09

® EMERIC CARON – AIGAL STUDIO ® EMERIC CARON – AIGAL STUDIO Tous deux âgés de 18 ans, Yali Lichter et Yoav Kaplan ont apprécié les dix mois passés dans la communauté juive de Genève, prenant leur rôle de « shinshinims » très à cœur. Yoav et Yali passent la majorité de leur temps à l’École Beit Yossef Girsa : trois jours et demi par semaine ! Ils y donnent, par exemple, des leçons d’hébreu aux élèves qui rencontrent des difficultés dans l’apprentissage de la langue. Après avoir présenté – tous les vendredis depuis le début de l’année scolaire – différents sites géographiques en Israël, ils ont accompagné deux classes pour un voyage d’immersion, sur place, pendant une semaine, afin qu’ils puissent visiter ces lieux physiquement. Pendant les fêtes, ils organisent aussi des activités plus informelles pour tous les élèves. Entre culture et loisirs. «Pour célébrer l’ indépendance de l’État d’Israël, par exemple, nous avons réuni 35 enfants autour d’un barbecue. C’était très sympa ! » Le reste du temps ? Ils se partagent entre la CIG et la synagogue Hekhal Haness. Ainsi, en plus de l’Israéli Bar, ils participent activement à la formation des « cadres » du centre – le programme Leaders qui compte une vingtaine de jeunes entre 15 et 17 ans – et animent toutes les activités du CCJJ. Tous les samedis, ils accueillent les plus petits, en alternance à l’avenue Dumas (après-midi) et à la route de Malagnou (matin et après-midi), pour des chants et des prières. «Nous avons aussi créé un groupe de scouts (ndlr. les Tsofim) destiné à la communauté israélienne de Genève », ajoutent-ils. Tous les dimanches après-midi, une vingtaine d’enfants retrouvent Yoav et Yali pour se familiariser aux règles de ce mouvement sioniste fondé en 1919. ENTRE SKIS ET CUISINE Ont-ils seulement pris le temps de visiter la ville ? Se détendre un peu ? Qu’on se rassure : Yoav et Yali profitent de leur seul jour de congé, le lundi, pour découvrir d’autres petits bonheurs. Cet hiver, ils sont allés skier (souvent) en Haute-Savoie. Et ils n’ont pas hésité à rejoindre quelques-uns des autres shinshinims ailleurs, en Europe. Madrid, Nice, Paris… Ils sont treize « ambassadeurs » éparpillés sur le Vieux-Continent. «Ce programme est relativement nouveau ici. En revanche, aux États-Unis, cela fait déjà vingt ans que cela existe et ils sont une centaine à passer régulièrement leur année de volontariat là-bas. » Pour les deux garçons, l’aventure arrive néanmoins à son terme. En juillet, en accompagnant le voyage de leadership en Israël, réservé à l’école des cadres et aux animateurs en formation du CCJJ, Yoav et Yali transmettront symboliquement le témoin à leurs deux remplaçants. Car le programme « shinshinims » se poursuivra à Genève. De leur côté, ils s’apprêtent à rejoindre l’armée avant d’envisager une entrée à l’université. Mais, promis, ils garderont un excellent souvenir de leur séjour en Suisse. « En plus d’avoir ajouté une nouvelle langue à notre palette, cela nous a permis de vivre le judaïsme d’une autre manière et de découvrir le pouvoir d’une communauté. Ce fut aussi une expérience personnelle plutôt enrichissante : en vivant en Europe, loin de nos parents, nous avons appris à cuisiner et à prendre soin de nous-mêmes. Une belle école de vie ! » Yoav et Yali espèrent conserver des liens avec tous ces jeunes qu’ils ont accompagnés pendant ces dix mois. Plus que des ambassadeurs, ils se considèrent comme leurs grands frères à qui l’on pose les questions qu’on n’oserait pas forcément aborder en famille. «On leur enseigne beaucoup de choses sur Israël au sein de la communauté, mais tout cela reste théorique. Il est donc important qu’ ils aient une sorte de connexion physique et concrète avec ce qu’ ils ont appris en classe. » Et, visiblement, les deux « shinshinims » ont rempli leur mission avec un enthousiasme contagieux ! Jean-Daniel Sallin 23 AVR I L-J U I L LE T 2022

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