CIG Magazine N°09

® EMERIC CARON – AIGAL STUDIO Les deux jeunes Israéliens ont animé toutes les activités du Centre Communataire de la Jeunesse Juive de la CIG. Fraîchement diplômés de l’école secondaire, deux Israéliens de 18 ans, Yoav Kaplan et Yali Lichter, viennent de passer dix mois au sein de la communauté. Un an de volontariat avec la mission de faire rayonner la culture et l’histoire de l’État d’Israël auprès des jeunes. Entre cours d’hébreu et activités ludiques. C’est devenu une tradition. Depuis un an, les jeunes du CCJJ, âgés de 14 à 17 ans, se retrouvent tous les mardis à l’Israéli Bar, à l’avenue Dumas. Au programme : matches de la Ligue des Champions, parties de billard ou de babyfoot, musique, boissons et amusebouche ! Mais, en cours de soirée, il y a un passage obligé, une parenthèse dans cette routine parfaitement organisée : pendant une trentaine de minutes, on leur propose un jeu en hébreu. Une manière ludique de se familiariser avec la langue, mais aussi d’en apprendre un peu plus sur la culture et l’histoire d’Israël. Cette idée a germé dans l’esprit de Yoav Kaplan et Yali Lichter. Responsable du CCJJ, Guillaume Cohen leur avait laissé carte blanche pour créer une activité destinée aux 14-18 ans. L’Israéli Bar est né comme ça. Après deux mois de conception. Mais il ne représente qu’une goutte d’eau dans l’emploi du temps bien rempli de ces deux garçons. Arrivés à Genève en août 2021, ils ne sont pas venus passer des vacances au bout du lac. Ils ont une mission à remplir : fraîchement diplômés de l’école secondaire, Yoav et Yali sont des « shinshinims ». Ce programme mis en place par l’Agence juive envoie en effet près de 200 jeunes Israéliens à travers le monde pour une année de bénévolat dans la diaspora. Avec le mandat de faire rayonner leur culture dans les communautés. LES RÉALITÉS D’UN PAYS « Chaque année, il y a des milliers de jeunes Israéliens qui rêvent de participer à ce programme et se présentent au concours », explique Guillaume Cohen. «Mais il faut avoir un certain nombre d’aptitudes pour être sélectionné : maîtriser l’hébreu et l’anglais, avoir des connaissances sur Israël au niveau économique, culturel et géopolitique, connaître l’histoire biblique… Ce sont des super-ados ! » Avant d’accomplir leurs trois ans de service militaire, obligatoires en Israël, ces « ambassadeurs » profitent donc de ces dix mois pour voyager et, surtout, pour partager leur vision personnelle de leur pays. «Nos enfants ont pris l’habitude de passer leurs vacances à Eilat ou à Tel-Aviv », explique Guillaume Cohen. «Mais il nous paraît essentiel qu’ ils puissent comprendre ce que représente cet État – dont on parle souvent dans les médias pour dire tout et son contraire. Il n’y a aucune ambition politique, ce n’est pas du lavage de cerveau ! L’objectif est simplement de montrer les réalités d’un pays et de créer un lien avec lui pour en comprendre toutes les nuances. » Jusqu’en 2021, pourtant, les shinshinims ne se sont jamais arrêtés en Suisse. On les croisait partout en Amérique du Nord, en Afrique du Sud ou en Amérique latine. Mais, malgré une diaspora influente et importante, Genève restait en retrait. Il a fallu l’impulsion de Joel Herzog, membre de la communauté locale, pour que la situation évolue : il est le frère d’Isaac Herzog, président de l’État d’Israël depuis le 7 juillet 2021 et ex-dirigeant de l’Agence juive, instigatrice de ce programme national. L’idée a vite fait l’unanimité. Un partenariat s’est alors dessiné entre la CIG, la synagogue Hekhal Haness et l’École Beit Yossef Girsa. Restait à trouver les oiseaux rares… AGENDA D’AMBASSADEURS «Nous avons défini un profil », précise Guillaume Cohen. « À nos yeux, il était clair que nos shinshinims devaient avoir une certaine expérience avec les jeunes. Nous en avons ensuite rencontré quelques-uns, via Zoom, un peu comme on le ferait pour un entretien d’embauche. » Leur choix s’est porté sur Yoav et Yali. L’un vit à Jérusalem, l’autre est originaire de Modiin. «Ce sont deux jeunes sympathiques qui ont su apporter beaucoup de gaieté dans notre communauté. » Le duo s’est en tout cas parfaitement intégré. « À notre arrivée, la barrière de la langue nous a un peu compliqué les choses », disent-ils en chœur. «Mais nous avons pris des cours de français et nous avons pu assez vite nous faire comprendre… » 22 LE MAGA Z INE DE L A C I G N ° 09 LE REPORTAGE

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