CIG Magazine N°08

LA RENCONTRE ISRAËL A TOUJOURS BESOIN D’AIDE Arrivé à l’âge de 15 ans à Genève pour suivre son père nommé premier directeur israélien au Keren Hayessod Suisse romande, Avy Lugassy est lui aussi fortement engagé pour son pays natal. Après son service militaire en Israël, il est revenu dans la ville du bout du lac pour étudier le droit et a alors rejoint le Young Leadership (branche jeunesse) du Keren Hayessod avant de s’engager dans le comité où il est actif depuis maintenant plus de 30 ans. Rencontre et échanges tachles (ndlr : terme hébreu que l’on pourrait traduire par « franc et direct ») avec Avy Lugassy, président du Keren Hayessod Suisse romande. Qu’est-ce qui, selon vous, distingue particulièrement l’action du Keren Hayessod ? Fondée en 1920 lors du Congrès sioniste de Londres, l’activité première de l’organisation était l’immigration ; il fallait renforcer l’Etat d’Israël et aider nos frères qui vivaient des situations terribles en URSS, en Ethiopie et ailleurs. Nous avons ainsi aidé 3.5 millions de personnes à faire l’Alyah. Puis avec les années, les besoins ont changé ; aujourd’hui on vient aussi en aide aux populations défavorisées et marginalisées d’Israël. Quels ont été les impacts du coronavirus sur la société israélienne ? Et quelle a été l’action du Keren Hayessod ? Malheureusement, à cause de la Covid, la situation des familles défavorisées s’est empirée ; une grande partie de la population israélienne s’est subitement retrouvée en très grande précarité. A ce jour, on compte 2 millions de pauvres en Israël, dont 900000 enfants. Le Keren Hayessod fait le maximum pour les aider : des milliers de paniers-repas et des chèques alimentaires ont été donnés aux personnes âgées et aux familles défavorisées qui ne parvenaient plus à subvenir à leurs besoins de base. Lorsque les écoles étaient fermées, des tablettes électroniques ont été distribuées, afin que les enfants issus de familles en difficulté puissent suivre leur scolarité en ligne. Le Keren Hayessod soutient également des centres pour les jeunes handicapés qui ont des besoins particuliers. Compte tenu des complications que peut entraîner le coronavirus, le Keren Hayessod a fourni des moyens supplémentaires, tel que du matériel respiratoire, afin de limiter, voire d’éviter des hospitalisations pour ces jeunes handicapés. Et enfin, nous avons offert aux hôpitaux israéliens des ventilateurs et de grandes quantités de masques et ce, dès les premiers mois de la pandémie. On se heurte quotidiennement à une douloureuse réalité : les besoins, contrairement aux moyens, sont illimités. Dans ce contexte, comment le Keren Hayessod a-t-il réussi à poursuivre le développement de ses projets ? La situation sanitaire a eu des réels impacts sur les dons, qui ont malheureusement diminué, et cela a retardé l’aide donnée aux projets. Afin d’y remédier, nous avons été actifs en ligne pour organiser des évènements et des financements participatifs. Cela nous a permis d’assurer le financement des projets du Keren Hayessod. Mais l’été dernier, sans compter les difficultés causées par le coronavirus, la population israélienne a dû faire face aux tirs de roquettes de Gaza. Les enfants du sud d’Israël ont été particulièrement affectés psychologiquement. Au vu de ces traumatismes, un financement participatif initialement organisé pour la jeunesse défavorisée a permis, grâce aux donateurs de Suisse romande, de financer également des centaines de thérapies pour ces enfants. Quel est, selon vous, le plus gros défi auquel le Keren Hayessod se trouve confronté ? Il s’agit de convaincre la jeune génération et les jeunes actifs qu’Israël a toujours besoin d’aide. L’époque dans laquelle ils ont grandi n’a pas été rythmée par les différentes guerres que leurs parents ou leurs grands-parents ont connues. Uniquement considérer Israël comme une « start-up nation » et penser que le pays est riche et sans besoins particuliers est une illusion. Israël doit consacrer un budget important à sa sécurité et le gouvernement n’arrive donc malheureusement pas à subvenir à tous les besoins de sa population. C’est en ce sens qu’il est du devoir du Keren Hayessod d’intervenir, et c’est pour cette raison que nous avons développé des centaines de projets à travers tout le pays. Mais sans nos donateurs, il ne nous serait pas possible d’intervenir. Nous espérons réellement que la jeune génération reprendra le flambeau et poursuivra le travail de ses aînés. En plus des galas de charités habituels, quelles actions le Keren Hayessod a-t-il entrepris pour convaincre les jeunes actifs de s’engager pour Israël ? Nous souhaitons être transparents et mettre en lumière tout ce qui a pu être réalisé grâce aux dons. Quel que soit l’âge, si vous séjournez en Israël, nous serions ravis de vous accueillir et de vous faire découvrir nos différents projets qui concernent les enfants, la jeunesse, les personnes âgées ou encore des thèmes comme la coexistence. Nos projets sont implantés dans tout le pays, du nord au sud. Afin de mieux comprendre quels sont les besoins concrets de la population, nous proposons, le temps d’un après-midi, de découvrir les lieux et de rencontrer les personnes qui bénéficient de ces aides. Pour y participer, les personnes intéressées peuvent prendre contact avec notre bureau de Genève. Pour information, le prochain gala de charité du Keren Hayessod aura lieu le jeudi 3 mars 2022, si la situation sanitaire le permet. Bérénice Rietveld ® KEREN HAYESSOD L’ACTIVITÉ PREMIÈRE DU KEREN HAYESSOD ÉTAIT L’IMMIGRATION. MAIS, AVEC LES ANNÉES, LES BESOINS ONT CHANGÉ : AUJOURD’HUI, ON VIENT AUSSI EN AIDE AUX POPULATIONS DÉFAVORISÉES ET MARGINALISÉES D’ISRAËL. 15 OC TOBRE 202 1 -MARS 2022

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