CIG_JOURNAL_N°14_FLIPBOOK

Meirav Eilon Shahar est arr ivée à Genève en août 2020, en pleine pér iode de Covid. « Longtemps, j ’ai cru que cette pandémie serait mon plus grand déf i au cours de mon mandat... » 11 FÉ VR I ER-MA I 2024 possible Israël dans le monde multilatéral. Chaque jour, notre défi est de prouver que nous ne sommes pas isolés. Nous ne le sommes pas. Nous avons réussi à faire passer une résolution sur le cyberharcèlement au Conseil des droits de l’homme des Nations Unies – qui était peut-être l’endroit le plus compliqué pour nous pour parvenir à ce résultat, compte tenu de la centaine de résolutions votées contre Israël depuis sa création en 2006. Nous avons pu compter sur l’appui de plusieurs partenaires comme l’Allemagne, l’Argentine ou la Grèce, nous avons mis notre expertise à disposition des pays qui souhaitaient nous consulter... Mais, jamais, nous n’avons laissé le conflit avec les Palestiniens dominer nos activités, nous avons plutôt cherché à le contenir aux plateformes déjà existantes. Le 7 octobre a changé tout ça ! Dans quelle mesure ? D’abord, il y a eu le choc, après le massacre, pour chacun d’entre nous, à la mission, dans la communauté. Mais il y a eu également beaucoup de déception sur le multilatéralisme. Je ne suis pas naïve, je l’ai dit, je l’ai pratiqué pendant de nombreuses années... Mais je m’attendais à plus de recul de la part de ces organisations, censées être plus professionnelles et moins politisées. D’un point de vue purement personnel, j’ai été choquée par l’absence de considération de certains collègues qui n’ont pas pris la peine de m’appeler pour savoir comment j’allais ou si ma famille était en sécurité. À un niveau plus institutionnel, je suis déçue de la position de plusieurs organisations et notamment de l’OMS – avec laquelle Israël a beaucoup collaboré ces dernières années, et notamment lors de la pandémie. L’appel à la libération des otages est venu tardivement, le massacre a été oublié presque immédiatement et l’attention s’est focalisée sur la situation à Gaza. Le discours n’a pas beaucoup évolué depuis... Après le 7 octobre, notre objectif a complètement changé : nous nous concentrons sur la guerre et nous voulons nous assurer que ce massacre et le sort des otages restent toujours sur la table. Ceux qui l’ont mentionné ont tendance à l’oublier. D’autres – les mêmes délégations que j’ai mentionnées précédemment – nourrissent une campagne de désinformation pour minimiser, voire nier les crimes du Hamas, notamment les crimes sexuels. Comment s’assurer qu’on n’oublie pas le massacre du 7 octobre ? Dès le lundi 9 octobre, et presque tous les quinze jours depuis, nous organisons des réunions avec les ambassadeurs et les organisations internationales. Évidemment, nous ne pouvons pas les forcer à venir et c’est là que réside notre défi : les amener dans cette salle et leur permettre de rencontrer les familles des otages ou de visionner les images filmées lors de l’attaque du Hamas. Nous invitons des experts en droit international, afin de clarifier le cadre juridique dans lequel Israël opère, ou des membres du COGAT (ndlr. Coordinateur des activités gouvernementales dans les territoires) pour expliquer comment s’organise l’assistance humanitaire à Gaza, en coordination avec la communauté internationale. Nous avons aussi travaillé avec les médias pour faire en sorte que la voix des victimes soit relayée et que la position d’Israël soit mieux comprise. Nous souhaitons que les autres pays continuent de parler de ce massacre et d’agir pour la libération des otages. Je comprends qu’ils se réfèrent à Gaza, la situation humanitaire est difficile et, malheureusement, les civils paient le prix fort pour les actions du Hamas, qui les utilise

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