MORCEAUX CHOISIS UNE DÉMOGRAPHIE GALOPANTE « À la création de l’État d’Israël, la préoccupation première était de faire revenir le peuple juif. Or, peu d’entre eux étaient intéressés par Israël : seul 1 % de la population est venue de son plein gré, alors que 99% des gens n’avaient pas le choix. Au départ, la démographie en Israël a dépendu de la grande histoire. L’effondrement de l’URSS a poussé plus d’un million de personnes à s’installer en Israël – en général, des gens bien formés qui ont largement contribué au développement du high tech. Mais, aujourd’hui, les Juifs ont commencé à faire beaucoup d’enfants : le taux de natalité est de trois enfants par femme. Ce qui pose un vrai problème pour l’avenir : comment faire tenir autant de personnes sur un si petit territoire ? La Cisjordanie n’est donc plus un enjeu idéologique, c’est devenu un enjeu économique : Israël ne peut plus rendre ce territoire, parce qu’ il en a besoin pour permettre à sa population de trouver un endroit où vivre et se loger. C’est ce qui explique ce mouvement de colonisation intense... » LA NUIT DE CRISTAL « La naissance de l’État d’Israël a trouvé son origine le... 9 novembre 1938 – une date de triste mémoire, connue comme la Nuit de Cristal, qui sonna le début de la Shoah. « De nombreux Juifs étaient revenus en Allemagne après l’élection d’Adolf Hitler, persuadés que la situation se calmerait. Avec ce pogrom, les gens ont commencé à admettre que tout ce que Hitler avait écrit dans Mein Kampf allait se produire. Le seul endroit où aller se réfugier était la Palestine. Or, en mai 1939, les Britanniques ont voté le livre blanc – une décision qui ferma les portes de la Palestine au peuple juif. Il a fallu attendre dix ans avant que l’État juif ne soit constitué... » HÉROS DE LA GUERRE «L’un des derniers héros de la grande époque de Tsahal s’appelle Kalani. Fils d’émigré yéménite, il avait été gravement brûlé en 1967 pendant la guerre de Six Jours. On lui donnait peu de chance de survie... En 1973, lors de la guerre du Kippour, avec sept chars, il a réussi à tenir tête à une colonne de chars syriens. Il incarne clairement cette faculté qu’ont les Israéliens de mépriser la réalité et de croire que rien n’est impossible. Un état d’esprit que l’on observe également dans le high tech. D’ailleurs, Tsahal a largement imprégné la société d’Israël, en lui offrant de la matière grise. » Stéphane Amar, journaliste correspondant pour la RTS et Arte notamment, installé en Israël depuis 2003. 19 AVR I L-SEP TEMBRE 2023
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