CIG Magazine N°07

L'ENQUÊTE LE RABBIN, NOUVELLE STAR DU WEB ? Pendant un an et demi, la pandémie de Covid-19 a provoqué la fermeture des synagogues. Il a donc fallu trouver un moyen de conserver le lien avec la communauté. Cours et enseignements par visioconférence sont vite devenus la norme pour les rabbins comme pour les fidèles. Mais, si Internet ouvre le champ des possibles, il peut aussi entraîner des dérives pernicieuses. Au cours de ces dix-huit derniers mois, la pandémie de Covid-19 a largement bousculé nos habitudes, remettant en cause nos libertés, nos liens sociaux et familiaux, ainsi que notre manière d’appréhender notre quotidien. Du jour au lendemain, la population s’est retrouvée confinée avec cette seule obligation : maîtriser les gestes barrières pour survivre et protéger son prochain. Les gouvernements ont alors décidé de tout fermer : les restaurants, les boîtes de nuits, les salles de spectacles, les musées… Les lieux de culte n’ont pas fait exception. Impossible de se réunir pour partager sa foi ou rendre un dernier hommage à ses morts. Une fois les portes des synagogues closes, il a donc fallu se réinventer. Chercher un moyen, nouveau forcément, de nourrir ce lien fondamental avec la communauté. Une urgence d’autant plus importante que le rabbin en constitue le plus souvent la pierre angulaire. Avec cette responsabilité, fondamentale, de faire respecter les 613 commandements de la loi juive. « La question est de savoir jusqu’où on peut aller dans le renouvellement et l’ interprétation actuelle de ces enseignements, appelés à être traduits dans le langage d’aujourd’hui », rappelait Lionel Elkaïm, rabbin de la Communauté Israélite de Lausanne et du canton de Vaud, dans l’émission Hautes Fréquences sur La Première. Histoire de souligner que, même complexe, la Torah doit aussi prendre la réalité des fidèles en compte… AVEC INTERNET, ON CONSERVE LE LIEN AVEC LA COMMUNAUTÉ Pour les rabbins, il paraissait dès lors naturel d’utiliser les outils à disposition pour conserver ce lien et continuer à transmettre leurs connaissances à la communauté. Et, avec le développement du télétravail, la visioconférence – au travers des applications Zoom, Google Meet ou Webex – est devenue incontournable. «Cette forme de communication est un magnifique terrain d’inventivité spirituel, culturel et religieux », fait remarquer Rivon Krygier, rabbin de la communauté Adath Shalom à Paris. « J’ai vu des fidèles, qui ne venaient plus à la synagogue parce qu’ ils habitaient loin, renouer avec la communauté. Et le fait de se réunir et d’observer l’ensemble de ces visages présents à l’écran a permis, dans ces moments d’anxiété latente, de dépasser le côté virtuel de ce moment. » J’AI VU DES FIDÈLES, QUI NE VENAIENT PLUS À LA SYNAGOGUE PARCE QU’ILS HABITAIENT LOIN, RENOUER AVEC LA COMMUNAUTÉ. ET LE FAIT DE SE RÉUNIR ET D’OBSERVER L’ENSEMBLE DE CES VISAGES PRÉSENTS À L’ÉCRAN, A PERMIS, DANS CES MOMENTS D’ANXIÉTÉ LATENTE, DE DÉPASSER LE CÔTÉ VIRTUEL DE CE MOMENT. 15 J U I L LE T-SEP TEMBRE 202 1 ® SHUTTERSTOCK

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