® AGATHE DE SARRAU POEYDOMENGE Irma, vous êtes journaliste de métier… Cela vous pousse-t-il naturellement plus vers les films en lien avec l’actualité, l’information? ID Il est vrai que j’aime particulièrement les documentaires. J’aime aussi les films d’auteur tout comme les productions grand public. Mais j’ai une préférence, toutefois, pour les films sombres, avec une attention particulière pour la musique. J’apprécie aussi le cinéma comme un simple moment de divertissement. Le vrai cinéphile c’est Laurent, il est incollable. Du coup, ses exigences sont plus pointues. LS Un bon film pour moi est un film qui me touche, qui fait appel à l’émotionnel, qui me séduit par son côté esthétique… Cela ne peut pas être l’un ou l’autre, la qualité cinématographique passe par ça mais aussi par la justesse de la réalisation, la cohérence de la narration. Le film que j’ai préféré depuis la naissance du festival est une comédie israélienne qui s’appelle Le Balcon des Femmes. Il traite de la lutte interne entre les extrémismes religieux les plus traditionnalistes. C’est une ouverture inattendue sur cet univers très opaque. Est-ce compliqué de faire des choix, de décider de ce que l’on donne à voir ? ID Il faut être conscient que l’on ne fait pas un festival juste pour soi. Nous choisissons des films qui nous plaisent, évidement. J’ai plusieurs fois visionné des films sur petit écran en n’étant pas vraiment convaincue, pour, finalement, être surprise par le succès de ce même film projeté lors du festival ! L’expérience d’un film dans une salle de cinéma, avec un grand écran, entouré de personnes qui réagissent, cela change tout… Le ressenti reste magique devant un grand écran ! LS J’insisterais aussi sur le fait qu’il faut vraiment considérer que nous faisons ce festival pour le public romand. C’est avec cet objectif que l’on prend vraiment en compte ce qui peut plaire ou intéresser. Ce public, justement, quel est-il ? LS C’est un public largement communautaire mais pas uniquement ! Il est constitué de personnes très différentes, avec une représentation très large qui varie selon les œuvres programmées. En 2013, par exemple, lorsque nous avons programmé le film Bessa, La Promesse, nous avons eu énormément de membres de la communauté albanaise, car le film traitait de la manière dont cette communauté avait sauvé des Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale. Il y a aussi des inconditionnels, des personnes qui viennent passer un séjour à Genève juste pour le festival. Comment ce festival se positionne-t-il dans la vie culturelle genevoise ? ID Genève est une ville très riche en termes de festivals. Mais nous ne sommes pas en compétition avec les autres. On doit évoluer dans un écosystème où l’on se différencie naturellement par notre taille, entre autres. Notre offre est culturelle, informative, historique et ludique. Nous respectons ce qui se fait ailleurs et ne marchons aucunement sur les plates-bandes des autres festivals. Nous ne sommes pas en concurrence, chacun à sa place. Autant de propositions culturelles ne posent pas de problèmes par rapport au financement d’un tel évènement ? LS Nous ne fonctionnons que grâce à la générosité de nos sponsors. Ils sont de vrais partenaires ! Ce sont des particuliers, des institutions et des sociétés. Très différents les uns des autres, mais avec une grande envie que ce festival puisse avoir lieu. Nous avons un groupe de soutien, Les Amis du Festival, qui permet aussi de contribuer à l’existence de l’événement grâce à leurs dons. ID Tous nos partenaires sont très impliqués, ils s’engagent vraiment pour un événement dans leur cité. Ils sont motivés par ce moment de partage et de rencontres autour de thèmes parfois sensibles. 11 J U I L LE T-SEP TEMBRE 202 1
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