CIG Magazine N°05

12 L’ENTRETIEN LE MAGA Z INE DE L A C I G N ° 05 Malgré tout cela, ce début de présidence répond-il à vos attentes ? La question ne se pose pas en ces termes. Ce n’est pas moi qui dois avoir des attentes, mais, l’important est évidemment ce que l’on attend de moi, de nous. J’espère y répondre le mieux possible, pour être à la hauteur de la tâche qui m’a été confiée et que j’ai prise. Quelle est votre vision de l’avenir de la CIG? Les comités se succèdent et poursuivent leur mission en se basant sur des piliers fonda- mentaux, des valeurs incontournables : l’édu- cation, la jeunesse, le social et le culte, avec ses activités en lien. Le tout, sous la respon- sabilité halakhique de notre Grand Rabbin. Il faut qu’elle demeure une institution très an- crée sur ces piliers, avec, certes, des challen- ges à surmonter pour assurer sa pérennité financière et la sécurité de tous. Ce volet est complexe et certainement prioritaire dans le contexte actuel que nous vivons. Quelles sont vos craintes quant à votre mandat ? Le manque de temps, de disponibilité peut- être. La complexité de la diversité des su- jets et, bien sûr, toujours la sécurité de nos membres pour laquelle œuvrent particu- lièrement les bénévoles du GSI. Il faut ici les en remercier tout particulièrement les professionnels. Et vos forces ? Ma passion pour l’engagement. Mon sens de l’éthique et du respect de l’autre : je ne transige jamais ni sur l’une, ni sur l’autre. Je ne demande jamais à quelqu’un de faire ce que moi-même je ne ferais pas. Ma connaissance de la CIG et mes implications précédentes sont certainement des atouts. Quelle présidence voulez-vous incarner ? Une présidence de cœur, d’engagement et de service, qui assurera la continuité des grands travaux engagés et qui en initiera certainement d’autres, toujours en équipe, et avec un dynamisme commun. La réussite, qui ne la souhaite pas ? Est-ce que vous sentez la jeune généra- tion toujours sensible à la notion de com- munauté ? Je me garde toujours de tirer des grandes généralités liées à des catégories. Si cette sensibilité n’existait pas auprès des jeunes, de génération en génération, nos commu- nautés n’existeraient plus depuis longtemps. Mais, il est vrai que nous, les anciens, nous en avons une grande part de responsabilité. Chacun doit faire son chemin et l’un de nos challenges est de maintenir et augmenter auprès de tous l’attractivité de la commu- nauté. Nous devons perpétuer l’ancrage de notre identité et de nos traditions tout en étant ouverts au futur et aux aspirations de nos jeunes pour arriver à les mobiliser. Quel regard portez-vous d’ailleurs sur le Comité, dont l’âge moyen est bien plus jeune qu’il y a quelques années ? Ce sont bien là une preuve et un signe positif que la relève est active. Ils sont très engagés. Je remercie Philippe A. Grumbach pour cela, car c’est lui qui a su les convaincre de nous rejoindre. Si cela peut sensibiliser et attirer les nouvelles générations, rendre la commu- nauté séduisante pour une certaine tranche d’âge, c’est un point positif essentiel pour sa pérennité. Dans ce Comité, l’équilibre est bien assuré : il y a l’expérience de quelques anciens, dont je fais partie, et le dynamisme de personnes plus jeunes qui insufflent un vent nouveau. Vous êtes la deuxième femme à accéder à la fonction de Présidente de la CIG après Sabine Simkhovitch-Dreyfus il y a quelques années. Est-ce un message fort pour notre époque ? Je ne me focalise pas spécialement sur cette question de genre. Je crois à la force de l’équi- té plus qu’à celle de l’égalité. Et surtout à la force des compétences, des qualités per- sonnelles et de l’engagement. J’ai vraiment envie que l’on reconnaisse autre chose que le fait que je sois une femme. Ma sensibilité me pousse davantage vers le respect de la différence, la richesse de la diversité que vers l’accentuation de celles-ci. Et si le Comité n’est pas encore paritaire, la vice-présidence l’est, puisqu’elle est composée d’une femme et d’un homme ! Sabine Simkhovitch-Dreyfus est une amie. Et j’ai évidemment parlé avec elle de la présidence de la CIG… Peut-être plus autour de la notion de disponibilité, de l’investissement ou des compétences néces- saires, que de la notion de genre. Juste avant votre élection, un accord avec Hekhal Haness a été signé. Quelle évolu- tion cela implique pour la CIG? Je vois cela sous l’œil du rassemblement, de la formalisation d’un mouvement de bonne entente avec des pairs avec comme objectif un rassemblement solide et pérenne. Toute scission affaiblit, donc tout rapprochement empreint de respect renforce. Cela ne peut donc être que positif. Nous allons lancer des actions communes notamment autour de la jeunesse et de l’étude cultuelle. De nos échanges ressort une bonne entente et une volonté de construire ensemble. Lors des dernières élections de la Fédération suisse des communautés israélites, la FSCI, Genève n’a pas présenté de candidat. Vous avez des regrets ? Oui, bien sûr, nous aurions aimé pouvoir présenter un candidat genevois au Comité directeur, mais nous n’en avions pas. Nous sommes heureux aujourd’hui de compter parmi nos membres un candidat au Comité directeur pour la prochaine assemblée des délégués, qui se déroulera en 2021. Jennifer Segui JE SOUHAITE INCARNER UNE PRÉSIDENCE DE CŒUR, D’ENGAGEMENT ET DE SERVICE, QUI ASSURERA LA CONTINUITÉ DES GRANDS TRAVAUX ENGAGÉS ET QUI EN INITIERA CERTAINEMENT D’AUTRES, TOUJOURS EN ÉQUIPE, ET AVEC UN DYNAMISME COMMUN. LA RÉUSSITE, QUI NE LA SOUHAITE PAS ?

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