CIG_JOURNAL_N°3_FLIPBOOK

® PIERRE ALBOUY ® PIERRE ALBOUY ® PIERRE ALBOUY Les jeunes, qui n’en ont jamais eu l’occasion pour la plupart, essayent des kippa. Impressionnés par la lecture de l’hébreu, ils écoutent attentivement Anna qui leur dévoile son quotidien de jeune juive. DU POLITIQUE À LA PHILOSOPHIE Le terme « likrat » provient de l’hébreu et signifie « aller à la rencontre de ». Véritable projet de dialogue, il permet aux jeunes formés de répondre à toutes les interrogations que se posent les personnes assistant à une rencontre Likrat. Sans jugement ou vexation aucune, sans question bête. C’est la bienveillance qui prévaut lors de chaque intervention, qu’elle ait lieu dans la synagogue Beth Yaacov (une manière de s’inscrire dans les lois de laïcité genevoise, lire notre enquête page 11), sur les bancs d’une école ou en entreprise. Pour ce faire, tous les ans, la FSCI forme de jeunes juives et juifs à devenir Likratinas et Likratinos. Ils représentent divers courants de la foi et de l’identité juive. Pendant le mois d’août, ils sont intensivement préparés aux rencontres avec les classes et les organisations. Savoir parler en public, garder son calme, faire la part des choses… Anna, Clara et Noam ont ainsi suivi plusieurs séminaires au cours desquels ils ont appris à mieux connaître leur religion et à répondre avec répartie aux questions délicates. Souvent consacrées aux rites pour les plus jeunes des élèves, elles deviennent politiques au fur et à mesure que l’âge avance. Anna se souvient d’une intervention en particulier, à Sion, devant cinq classes de vingt personnes, et pendant laquelle le conflit israélo-palestinien a été largement abordé. A la fin de la session, un élève l’a remerciée : «Ça m’a fait réfléchir ». Aujourd’hui, les considérations d’Antonin au terme de cet après-midi passé à Beth Yaacov sont plus d’ordre philosophique que politique. A seulement 12 ans, il conclut avec sagesse : «Quand on ne connaît pas, on croit aux clichés. On a des religions différentes, mais on vénère les mêmes divinités. C’est stupide de se battre pour cela. On devrait plutôt vivre en harmonie. » La vérité sort de la bouche des enfants, n’est-ce pas ? Emilie Cailleux 19 MARS -MA I 2020

RkJQdWJsaXNoZXIy MjE4MDE=