® PIERRE ALBOUY LE REPORTAGE FOOTBALL, CHEESEBURGER & JUDAÏSME Ça se passe sous les ors de la synagogue Beth Yaacov, en plein centre-ville de Genève, dans le froid humide de novembre. C’est dans ce bâtiment historique que se rencontrent, plusieurs fois par mois, ces sujets insolites. Dans la bouche des jeunes de Likrat, le ballon rond et la fast food côtoient les traditions juives pour lutter contre l’ignorance, les malentendus et les stéréotypes en tous genres. Rencontre avec ces adolescents qui ouvrent les portes de leur quotidien de jeune juif à leurs pairs. Adolescents, jeunes adultes, professionnels : le projet Likrat, mis sur pied par la Fédération suisse des communautés israélites (FSCI), en partenariat étroit avec la CIG, s’adresse à l’autre dans toute son altérité. Né du constat que l’ignorance et la mécompréhension suscitent trop souvent la peur et engendrent des préjugés, Likrat permet de dévoiler à ceux qui n’ont que peu ou pas de contacts avec des personnes de confession juive les us et coutumes israélites. Bâti sur les notions-clés d’explication, d’information et de dialogue, il a permis à plus de 25000 personnes de partir à la rencontre du judaïsme depuis 2002. Mis en place en Suisse alémanique d’abord, le programme s’installe en Suisse romande en 2015, à la plus grande satisfaction de Julie Beniflah, cheffe de projet de Likrat Romandie, qui encadre aujourd’hui les jeunes intervenants. « Likrat permet de briser les préjugés en parlant le même langage. Expliquer aux jeunes qu’on ne peut pas utiliser d’électricité pendant chabbat, ça ne rime à rien. Ditesleur qu’ ils ne peuvent pas jouer à la console ou charger leur natel, et là, ça leur parle ! » En attendant la rencontre de cet après-midi de novembre, elle se rappelle avoir été victime des nombreux préjugés entourant le judaïsme à l'adolescence. Aujourd’hui, elle les combat activement, en éclairant de son quotidien des dizaines de profanes, et en dispensant conseils avisés et bons tuyaux aux jeunes qui débutent dans l’animation de ces rencontres. Et il en faut pour captiver et éduquer des groupes qui rassemblent, comme aujourd’hui, une soixantaine d’enfants. 17 MARS -MA I 2020
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