CIG Magazine N°02

CE BOURREAU DE TRAVAIL N’A EU DE CESSE DE PROMOUVOIR LE SPORT, QUE CE SOIT À GENÈVE OU SUR LE PLAN INTERNATIONAL. ® SHUTTERSTOCK L’HÉRITAGE SCHWOB Aimé Schwob laisse derrière lui une œuvre immense, que l’on a de la peine à imaginer. Homme discret et totalement désintéressé, il n’a jamais cherché à se porter sur le devant de la scène médiatique. Pourtant, ce bour- reau de travail n’a eu de cesse de promouvoir et de développer le sport, que ce soit à Ge- nève, en Suisse, ou sur le plan international. Efficacement épaulé par François Dégerine et Max Burgi, il a su aussi, à travers ses jour- naux, transmettre une véritable passion à des milliers d’hommes, femmes et enfants, qui ont découvert les joies de la pratique des sports. En témoigne cet autre extrait d’article : « Si, aujourd’hui, des milliers et des milliers de jeunes gens s’adonnent au sport, ils le doivent pour une grande part au Docteur, dont les titres de gloire sont légion. » En quittant ce monde en 1926, Aimé Schwob laisse un immense vide ; mais il laisse aussi un héritage considérable qui depuis, n’a cessé de se développer. De son vivant, le gouvernement français lui a décerné les Palmes d’officier d’académie en 1908, et l’a élevé au rang de Chevalier de la Légion d’honneur en 1924. La Suisse, quant à elle, semble avoir ou- blié cet homme d’exception qui a présidé la Communauté Israélite de Genève entre 1917 et 1922 et repose aujourd’hui au cimetière juif de Carouge. Blonay et regroupe onze fédérations spor- tives, dont celles qu’Aimé Schwob a large- ment contribué à fonder : le cyclisme, le football association et l’athlétisme. En plus de s’investir pour la cause sportive, Aimé Schwob s’engage également dès 1917 pour la Fondation dite Communauté israélite établie dans le canton de Genève, en en devenant président. Ses compétences et son sérieux sont déjà largement reconnus. Sa première tâche en tant que président de l’institution est l’adoption de statuts associatifs suite à l’entrée en vigueur du nouveau code civil suisse. C’est à cette occasion, le 1 er avril 1917, que le nom de Communauté Israélite de Genève est adopté par les 228 chefs de famille. Cette réforme voit également la naissance d’un Comité de cinq à sept per- sonnes, contre trois auparavant. Parmi elles, on trouve notamment Elie Flegenheimer (frère aîné d’Edmond Fleg), directeur des soieries du même nom et grand mécène du théâtre Pitoëff ; et Adolphe Brunschwig, fondateur du Bon Génie, une des enseignes les plus réputées de Genève aujourd’hui. Au cours de son mandat au sein du Comité, Aimé Schwob fait face à un dossier épineux qui trouvera finalement sa solution en 1920 : la création d’un nouveau cimetière israélite sur les terres françaises d’Etrembières (Vey- rier), celui de Carouge étant arrivé à satu- ration. Enfin, il supporte les effets terribles d’une guerre mondiale qui n’épargne pas les membres de l’institution et au cours de la- quelle mourront plusieurs valeureux poilus juifs genevois, dont son frère et son neveu. Lorsque le Docteur Aimé Schwob décède le 18 octobre 1926, à l’âge de 62 ans, le monde du sport est en deuil : «Deuil cruel, deuil irré- parable » titre La Suisse ; « Le Dr. Aimé Schwob, précurseur de tous les sports dans notre petit pays, à qui l’on doit en somme tout, n’est plus. Il emporte avec lui dans la tombe l’estime de tous ceux qui ont eu le grand bonheur d’apprécier ses hautes et belles qualités morales », ajoute le Journal de Genève. Jean Plançon HOMME DISCRET ET DÉSINTÉRESSÉ, AIMÉ SCHWOB N’A JAMAIS CHERCHÉ À SE PORTER SUR LE DEVANT DE LA SCÈNE MÉDIATIQUE. 15 OC TOBRE 201 9 -JANV I ER 2020

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