CIG Magazine N°01

® PIERRE ALBOUY ® POINT-OF-VIEWS.CH Le Service social collabore avec Partage pour distribuer des denrées alimentaires aux familles en difficulté. 11:04 Une sexagénaire élégante frappe à la porte du bureau. Elle dépose une malle aux trésors contenant des vêtements dont elle n’a plus l’utilité. Nicole la remercie et jette un œil aux merveilles : «Ce sac à main de grande marque sera parfait pour un lot du loto des aînés. Habits d’enfants, anciennes machines à laver, cuisinières ou ustensiles ménagers, tout est réutilisé à la boutique de 2 e main de la Maison Juive Dumas. Plus de 100 familles s’habillent et se meublent grâce à ces dons. » 11:55 L’heure du déjeuner puis de l’anima- tion du groupe l’Age d’or approchent. Naïc s’active pour recevoir les ainés. Deux fois par semaine, un repas leur est proposé pour dix francs symboliques au restaurant le Jardin. Histoire de faire des contacts et de s’alimen- ter correctement ; l’association Les filles d’Esther contribue aussi généreusement à financer ces repas. Chaque mardi après-midi, un programme est concocté pour les séniors : conférences de thérapeutes, de rabbins, de diététiciens, d’humoristes, des cours de danse de salon, des concerts avec des musiciens ta- lentueux, des films ou encore des lotos... Le Service social n’est jamais en panne d’idées. Quant au groupe Hatikva, les plus mobiles, il participe également à un agenda foisonnant de propositions culturelles. «Lorsque les personnes âgées restent à domicile, plutôt que d’aller en maison de retraite, nous les entourons. Certains se retrouvent dans un isolement inimaginable », déplore encore Evelyne. 15:05 Evelyne prépare un flyer pour la levée de fonds, le nerf de la guerre. Cela permet de couvrir les lourdes charges du Service social. « Il est distribué à tout le fichier communau- taire. Car le peuple juif est amené à pratiquer le don selon la Tsedaka, qui veut dire l’aumône. » Nicole gère aussi la liste des professeurs disponibles pour des soutiens scolaires qui sont souvent donnés par des bénévoles : « Les jeunes ne sont pas oubliés. Nous leurs offrons des cours d’appui en tout genre et des bourses d’études », explique Nicole. 16:40 Evelyne saute dans sa voiture pour se rendre à l’aumônerie des Hôpitaux Univer- sitaires de Genève (HUG). Chaque mardi, elle distribue avec Nicole l’agenda des visites de ses coreligionnaires aux bénévoles. Et le réseau des HUG est vaste avec la maternité, la pédiatrie, Julliard, Beau-Séjour, Bellerive, Belle Idée, la gériatrie, ou encore Loex... «Nos bénévoles le font par dévouement total. Les accompagnements de fin de vie sont très durs. Parfois, lors de mes visites aux HUG, on me demande à moi si on peut ‹débrancher› une personne. Car elle n’a pas de famille pour prendre cette décision... » Vaille que vaille, Evelyne reste toujours alerte pour offrir son aide. Si elle avait une baguette ma- gique ? Elle donnerait de grands moyens à son service. Pour aider chacun à avoir une existence meilleure. Florence Schmidt LE SERVICE SOCIAL EN CHIFFRES 283 dossiers 43 allocations régulières par mois 9 à 15 entretiens téléphoniques par jour 10000 appels téléphoniques par an 44 animations par an 18 sorties par an 8 à 10 tonnes de marchandise distribuées par an 3000 repas servis pour les aînés par an « LES PROBLÈMES. PEU IMPORTE L’HISTORIQUE DE LA PERSONNE TOUT CE QUI COMPTE C’EST DE LA RÉINTÉGRER AU PLUS VITE ET QU’ELLE SE SENTE ÉPAULÉE POUR REMETTRE LE PIED À L’ÉTRIER. » Evelyne Morali 19 J U IN-SEP TEMBRE 201 9

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